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Jeudi 16 et Vendredi 17 mars
Traduction simultanée français / anglais.
Entrée libre sur inscription | Ouvert aux professionnels et à tous les publics.
Les Actes Numériques #4, journées de rencontres professionnelles, s’articuleront autour des présentations de commissaires, d’artistes, de chercheurs, ponctuées de courtes tables rondes sur une thématique autour du numérique. En accès libre et ouvertes à tous les publics, ces journées concernent tous les professionnels du numérique et de l’art : artistes, commissaires, producteurs, diffuseurs, formateurs, enseignants, étudiants… avec, en point d’orgue, une conférence organisée par la SCAM (Société Civile des Auteurs Multimédia). Les Actes Numériques #4 se déclineront en 3 rencontres organisées autour des projections Focus, tables rondes et présentations d’artistes.
Les programmes vidéo FOCUS sont des « cartes blanches » données à des commissaires, directeurs de festivals internationaux ou des structures de diffusion partenaires de VIDEOFORMES. Ils peuvent mettre l’accent sur un artiste, la production d’un pays ou d’un label.
Cette année, les structures IBRIDA, AllArtNow et NEMAF sont à l’honneur.
A la suite des projections Focus, un artiste présentera et illustrera son travail. S’ensuit alors une table ronde où le regard du commissaire se pose sur l’œuvre de l’artiste.
Modératrice : Élise Aspord, docteur en Histoire de l’art (Art et Intelligence, vie artificielle et robotique, Paris X, 2007).
La SCAM Invite est une série de rencontres réalisées en partenariat avec les festivals qu’elle soutient. Des rencontres portées par la volonté de partager des points de vue inédits, lors d’un dialogue inattendu entre deux personnalités œuvrant dans des domaines a priori éloignés : culture, sciences, philosophie, ingénierie, musique, architecture, arts plastiques, mathématiques, paysage, vidéo…
Séquence consacrée à Francesca Leoni, co-directrice artistique du festival IBRIDA (Festival d’Arts Intermédias, Forlì, Italie) et à Úrsula San Cristóbal (artiste, Espagne).
Modératrice : Élise Aspord
14h00 – Présentation générale des Actes Numériques #4
14h05 – Présentation – Francesca Leoni
14h15 – Projection – FOCUS #1 : IBRIDA (curatrice Francesca Leoni)
15h00 – Échange entre Francesca Leoni et Elise Aspord
15h05 – Présentation – Úrsula San Cristóbal
15h15 – Table Ronde #1
“Entre peau et pixels, le corps s’hybride”
De toutes les enveloppes du monde, c’est bien l’enveloppe charnelle qui nous accompagne une vie durant. Et pourtant ce corps fut longtemps écarté des débats philosophiques au profit de l’esprit ! Dans VIDEOFORMES on parle là du corps réel, physique, parfois détourné, morcelé, exploité… et transposé dans un virtuel toujours plus présent. Avatar, chimère, figure fantomatique… la représentation du corps numérisé, hybridé remet en perspective notre propre identité corporelle et notre relation aux autres. « Du corps au Soi, à l’expression de soi il n’y a qu’un pas », écrit la théoricienne des arts Mathilde Roman dans son ouvrage Art Vidéo et mise en scène de soi (2008).
La réunion sur scène de la commissaire d’exposition et vidéaste Francesca Leoni du festival Ibrida, Italie – autrice avec Davide Mastrangelo de « tableaux » performatifs – avec l’artiste Úrsula San Cristóbal – également performeuse -, sera l’occasion d’explorer la thématique des textures et des corps à l’échelle numérique. Du dualisme cartésien – qui oppose l’esprit et le corps -, au théoricien de la « cognition incarnée » Francisco Varela parlant d’un être « au corps pensant », c’est bien le dialogue entre pensée et matérialité du corps qui sera au cœur des débats. Úrsula dans « Tejer un cuerpo » (tisser un corps), en référence aux auteurs Catherine Malabou et Paul B. Preciado, parle de « la plasticité du corps », de sa sensorialité érotique et de « l’importance de construire la liberté des corps pour générer des alternatives au régime patriarcal ».
Dans ces mises en scène et exploration du soi, quelle est la place du spect-acteur ? Quid, pour les uns comme pour les autres, de l’interprétation, de l’improvisation, de l’expérimentation à l’aune des technologies ? Entre peau et pixels, entre codes sociaux et code informatique, la question de la représentation, de la frontière entre le dedans et le dehors reste entière…
Séquence consacrée à Hokyung Moon, commissaire d’exposition du festival NeMaf (Seoul International ALT Cinema & Media Festival, Corée du Sud) et à TOTAL REFUSAL (collectif d’artistes pseudo-marxistes, Autriche).
Modératrice : Élise Aspord
“Méta-vidéo, métaverse : l’arrière-boutique du monde… “
Pendant que COVIDEO-FORMES se remet progressivement de ces trois années de pandémie, un dénouement inattendu semble apparaitre ; celui d’une « illusion aujourd’hui démystifiée … celle de la dématérialisation » (Camille Dejardin, Les Echos, 10 octobre 2022). Quoiqu’en dise le rapport de l’Anses en 2021 sur le nouveau « drame social » annoncé – celui de la confusion entre fiction et réalité -, l’« au-delà » (« Meta », ex-Facebook) ne ferait plus recette ! Si ce cauchemar de la « dé-réalité », de la perte de repères sociaux, et l’enfermement volontaire dans la Caverne platonicienne 3.0 qu’est le métaverse (le méta-univers), n’est peut-être pas à venir massivement ; pour autant, de nombreux artistes s’intéressent de près à ces virtualités immersives alternatives ou à ces vies scrutées par écrans interposés (screenlife) qui font une percée notable. Il est temps de s’intéresser à cette « arrière-boutique du monde », pour reprendre l’expression du géographe Roger Brunet, mais sous le prisme ici des arcanes techniques et autre micro-entités du net.
Les intervenants de ces échanges vont explorer la face cachée de la matrice ; qu’elle soit technique (les secrets de fabrication), géographique (les mondes parallèles) ou politico-sociale (personnages à la marge). Le débat se fera en présence d’Hokyung Moon, commissaire en chef du Seoul International ALT Cinema & Media Festival (NeMaf) et de Michael Stumpf et Robin Klengel de Total Refusal, un collectif d’artivistes « pseudo-marxiste » qui utilise les jeux vidéo comme critique de nos sociétés capitalistes actuelles ; notamment à travers les figures marginales, comme ici dans Hardly Working, avec les PNJ, personnages non jouables dans les jeux.
En quoi l’œuvre-méta – consciente d’être une œuvre -, brise-t-elle le quatrième mur ; celui entre la scène et le public et qui maintient l’illusion d’une réalité de la fiction ? De quelle manière et à quelle fin l’écran d’ordinateur est-il à la fois un objectif de caméra et une toile, un support artistique à part entière (desktop film) ? Quel message est caché dans l’angle mort des images ? La Matrice, est-elle vraiment si cool que ça !?…
Séquence consacrée à Abir Boukhari, directrice artistique du festival AllArtNow (Suède) et à Agnès Guillaume (artiste, Belgique).
Modératrice : Élise Aspord
“L’œuvre en soi-même : l’art au cœur d’un monde sans lumière ?”
Même si la solitude est nécessaire à la construction de soi, l’humain est par essence un animal social. Quelle épreuve alors que celle de la pandémie Covid ou de ces vies d’errance poussées par la faim, la misère, la guerre… Individuellement ou collectivement nous voilà soudainement face à nous-mêmes, coupés « de ce qui est au fondement de toute relation humaine : l’altérité et sa part d’imprévisibilité, de risques et de plaisirs » (Seul ensemble : « De plus en plus de technologies de moins en moins de relations humaines », Sherry Turkle, 2015).
Alternative à l’immobilisation générale, l’art doit se repenser en période de crise. Entre isolement et connectivité ; que ce soit à travers des récits de vie, des journaux de bord, des flâneries professionnelles… les artistes présents lors de ce focus, tentent de s’accrocher à la moindre parcelle de lumière. Ils utilisent, tel Dziga Vertov l’œil-caméra et la force de leur présence, souvent face caméra, pour redéfinir notre perception de l’intimité et de la solitude. La crise devient soudain vecteur d’inspiration, le spectre d’un art sans artiste, craint pendant la pandémie, s’éloigne.
Aux interrogations d’Abir Boukhari – commissaire d’exposition, directrice et cofondatrice d’AllArtNow et originaire de Damas – sur les espaces et les artistes nomades, souvent déracinés…, sur les formes temporaires, les états de contingence… répondra Agnès Guillaume dont les œuvres miroirs et leurs formes poétiques interrogent également la conscience de soi, l’intime…
Comment se libérer de sa solitude ? Comment – à l’image d’Albert Camus – ne pas se sentir étranger au pays dans lequel on vit, qu’il soit de naissance ou de cœur ? Comment les créateurs expriment et partagent leurs mondes intérieurs ?
« Courage, it’s grace under pressure » ! En effet Mr Ernest Hemingway, l’art survient toujours au moment où on ne l’attend pas… L’œuvre, qui est à chercher en soi-même, éclot, telles les fleurs de trottoirs, sur les terrains les plus inhospitaliers… Les protagonistes de ces échanges – de par leurs questionnements, leur sensibilité – nous entraineront vers cet élan vital, créatif et poétique qui brule dans le cœur de chacun.
Prolongez les actes numériques avec des playlists crées sur mesure pour chaque table ronde.
Playlist 1 : Texture et corps
Playlist 2 : Métaverse et métavidéo
Playlist 3 : Introspection et art malgré tout
Les Actes Numériques #4, journées professionnelles, sont organisées en partenariat avec le Service Université Culture de l’Université Clermont Auvergne, le Damier, l’association Clermont Massif Central 2028, Comme 1 Image et la SCAM.
